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934Déjà commencent à fleurir des hypothèses d’actions provoquées, extérieurs pour le cas évoqué ici, pour “sauver la présidence Obama”… On en est là de ce qu’on perçoit de l’état de cette présidence!
Patrick J. Buchanan évoque la possibilité que les USA (l’administration Obama, ou une machination démocrate) déclenchent une attaque contre l’Iran pour paralyser les critiques républicaines et offrir aux démocrates une victoire aux prochaines élections mid-term, – et ainsi serait “sauvée la présidence Obama”… (Sur Antwar.com, le 5 février 2010.)
«Should the president declare he has gone the last mile for a negotiated end to Iran’s nuclear program and impose the “crippling” sanctions he promised in 2008, America would be on an escalator to confrontation that could lead straight to war. And should war come, that would be the end of GOP dreams of adding three-dozen seats in the House and half a dozen in the Senate.
»Harry Reid is surely aware a U.S. clash with Iran, with him at the president’s side, could assure his re-election. Last week, Reid whistled through the Senate, by voice vote, a bill to put us on that escalator. Senate bill 2799 would punish any company exporting gasoline to Iran. Though swimming in oil, Iran has a limited refining capacity and must import 40 percent of the gas to operate its cars and trucks and heat its homes.
»And cutting off a country’s oil or gas is a proven path to war… […]
»Were Reid and colleagues seeking to strengthen Obama’s negotiating hand? The opposite is true. The Senate is trying to force Obama’s hand, box him in, restrict his freedom of action, by making him impose sanctions that would cut off the negotiating track and put us on a track to war — a war to deny Iran weapons that the U.S. Intelligence community said in December 2007 Iran gave up trying to acquire in 2003.
»Sound familiar?
»Republican leader Mitch McConnell has made clear the Senate is seizing control of the Iran portfolio. “If the Obama administration will not take action against this regime, then Congress must.” […]
»Daniel Pipes in a National Review Online piece featured by the Jerusalem Post — “How to Save the Obama Presidency: Bomb Iran” — urges Obama to make a “dramatic gesture to change the public perception of him as a lightweight, bumbling idéologue” by ordering the U.S. military to attack Iran’s nuclear facilities. Citing six polls, Pipes says Americans support an attack today and will “presumably rally around the flag” when the bombs fall.
»Will Obama cynically yield to temptation, play the war card and make “conservatives swoon,” in Pipes’ phrase, to save himself and his party? We shall see.»
@PAYANT Intéressante question: ce régime, ce système est-il pourri à ce point, tout comme les hommes qui s’y installent par conséquent, pour envisager un tel enchaînement, dans de telles circonstances, pour une attaque d’une telle gravité et aux conséquences absolument insaisissables, incontrôlables et sans aucun doute catastrophiques? Buchanan évoque, à propos de l’Iran, le précédent du Japon en 1940-1941, étouffé par des sanctions et des blocus divers le privant de certaines matières premières, jusqu’à ce que ce pays en arrive à lancer une attaque contre les USA. Le président en place était également un démocrate.
L’intérêt de l’intervention de Buchanan est, pour la première fois d’une façon directe, de lier la situation de crise née de l’élection partielle du Massachusetts, qui est une situation de crise intérieure sans aucune ramification avec la politique extérieure, à une situation de crise extérieure dont les conséquences potentielles sont considérables. Il s’agit d’une extension importante du phénomène de désordre incontrôlable qui caractérise aujourd’hui les activités du système de l’américanisme dans tous les domaines, en liant directement désordre intérieur et désordre extérieur.
Le rôle du Sénat, tel qu’il est décrit, rend également compte de la parcellisation du pouvoir et du désordre qui règne dans les structures des divers pouvoirs à Washington, – cette explication, beaucoup plus à considérer qu’un montage où le président serait directement impliqué. Dans ce cas, on envisage évidemment la tension où se trouvent les démocrates de trouver une issue pour éviter la catastrophe électorale qui les menace. Là-dessus, on doit également considérer le rôle de l’AIPAC pro-israélien qui règne en maître au Sénat, qui cherche par tous les moyens à aggraver la situation entre les USA et l’Iran pour servir les intérêts d’Israël. Le tableau est complet d’un système à la dérive, bien plus qu’il n’était avec GW Bush du temps de l’attaque contre l’Irak.
Quel crédit faut-il accorder à cette thèse de Buchanan? Il est certain que ce commentateur conservateur, non-interventionniste, ennemi déclaré de l’influence israélienne à Washington et donc adversaire d’une attaque de l’Iran, a lancé cette interprétation pour tenter de la désamorcer, mais sans aucun doute à partir de bruits sérieux à Washington sur ce montage.
Il apparaît tout de même improbable, dans tous les cas considérée pour l’instant, qu’une telle manœuvre puisse effectivement déboucher sur un conflit, d’une façon directe. Mais il faut remarquer que Buchanan, en évoquant le précédent du Japon, évoque une combinaison où l’adversaire potentiel est mis dans une telle situation qu’il s’estime en droit d’attaquer d’une façon ou l’autre celui qui l’y a mis. La suggestion de Buchanan est donc plutôt que la manœuvre consisterait en un acte de provocation délibéré pour tenter de pousser l’Iran dans une situation désespérée, avec les conséquences attendues d’une action quelconque de l’Iran. Bien entendu, le cas se sépare à partir de là de l’analogie du Japon en 1940-41, d’abord en raison de la taille et de la structure différentes des deux pays et, surtout, en raison de l’interférence d’autres pays qui sont évidemment partie prenante, d’une façon ou l’autre, à une telle hypothèse d’affrontement. On songe évidemment à la Russie, à la Chine, à certains autres pays du Moyen-Orient, à la Turquie principalement.
Une fois l’hypothèse détaillée, on en revient à la première question de notre commentaire pour l’élargir en s’interrogeant à propos d’un tel climat qui fait dépendre des hypothèses autour d’une crise majeure de cette ampleur d’une situation électorale interne aux USA. D’autre part, le fait que de telles rumeurs existent et soient relayées par un commentateur de l’importance de Buchanan donne une mesure de la puissance de la tension sous-jacente existante aujourd’hui à Washington, et particulièrement chez les démocrates, autour de cette perspective des élections de novembre prochain. Cela, plus que le reste, constitue l’enseignement majeur de ce curieux “événement” de communication, ou d’intoxication c’est selon. Plus qu’une attaque contre l’Iran obtenue par une telle machination, une prévision plus raisonnable concerne la situation intérieure aux USA, dans les conditions qu’on peut ainsi deviner à la lumière de semblables rumeurs et de la tension qu’elles révèlent. Il apparaît de plus en plus possible que la tension qui va présider à cette campagne et à ces élections puisse générer des incidents, voire l’une ou l’autre crise, cette fois plutôt de manière inattendue, imprévue et incontrôlée.
Mis en ligne le 5 février 2010 à 18H25
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